Exposition Jouets de France 2012-2013 à Lambersart / Nord

En souvenir de cette fin terrible, l'avenue mitoyenne du château porte son nom, nom aussi gravé parmi les victimes sur les plaques du monument de 14-18 place de la Victoire. La plaque commémorative à l'entrée du château Bonte nous renseigne sur son histoire : « Dans l'ancien fief de la Carnoy, Mr Bruyer se rend acquéreur de 8 hectares de la cense exploitée par Jean-François Roussel et fait planter le parc. 1880, Mr Edouard Descamps, filateur, achète la propriété et fait construire la château actuel. Il transmet à sa fille Marguerite-Eugénie qui épouse Auguste Bonte, négociant, Maire de Lambersart de 1897 à 1916. En 1916, après le décès d'Auguste Bonte, le château reste inoccupé quelque temps, puis il est occupé par la famille Spriet-Bonte jusque 1939. Durant la guerre il est occupé et pillé par l'armée allemande et enfin réquisitionné pour abriter les familles sans abri. La famille Spriet entreprend ensuite un lotissement général des terrains, ne gardant que le château et une partie du parc. En 1949, vendu à la ville de Lille, le château est transformé en école technique réservée aux filles de bateliers. On y créé ensuite un centre de vacances pour les enfants lillois. En 1986, la ville de Lambersart sauve le château de la destruction et impose au promoteur qui l'a acquis la préservation des arbres. La propriété retrouve une seconde jeunesse. En 1988, la ville rachète le château pour le restaurer et y accueillir les services techniques et les services des affaires extérieures de la ville. Sur proposition du Maire approuvé en Conseil Municipal de 22 mars 90, le château est appelé Centre Charles de Gaulle et inauguré le 26 mai 1990. ».

JUMEAU - MONTREUIL SOUS BOIS - FRANCE - 1841 à 1899
Pierre-François Jumeau part à l'assaut de la capitale comme beaucoup de provinciaux de cette époque. Issu d'une famille de drapiers, c'est naturellement qu'il se lance dans la confection de poupées. Au décès de son épouse, il doit élever seul ses deux fils, Georges et Emile-Louis. A ses débuts il est assembleur, les têtes sont importées d'Allemagne et d'Angleterre ou fabriquées par la Maison Barrois. En 1873, il inaugure sa porcelainerie à Montreuil et coule des têtes pour son propre compte. Son fils aîné Georges décède et son deuxième fils Emile-Louis reprend le flambeau. Destiné initialement à la profession de comptable, il fera du nom de Jumeau le plus réputé de tous les temps. A la succession de son père, Emile-Louis Jumeau restructure l'entreprise pour en faire la première fabrique de poupées en France. Conquérant, il instaure avant l'heure la taylorisation dans ses ateliers et médiatise ses produits. A l'Exposition Universelle de 1878, la Maison Jumeau remporte la médaille d'Or. Elle reçoit le Diplôme d'Honneur à Anvers en 1885.

En 1886, la marque « Bébé Jumeau » est déposée. Pour se rendre compte de la croissance et de l'importance de la Maison Jumeau, ne citons que quelques chiffres. En 1879, la Maison Jumeau est composée de 30 personnes et fabrique 10.000 bébés. En 1889 ce sont 1.000 personnes pour 300.000 bébés, soit un croissance de 300% en 10 ans. Mais les années à venir vont signer le déclin face à la concurrence allemande qui, elle, a su anticiper les évolutions sociales. Cette révolution vers des produits de masse produits à bas prix restera incompatible avec le concept de qualité de Jumeau. Se désintéressant des poupées, il cède la firme à la SFBJ (Société de fabrication Française de Bébés et Jouets) qui pendant de nombreuses années continuera à utiliser le nom de Jumeau, synonyme de Qualité. La Maison Jumeau produit des poupées de 1841 à 1899, essentiellement des modèles à bouche fermée sauf quelques modèles parleurs ou équipés du Lioretgraph. La bouche ouverte arrive sur le marché en 1891.

Aujourd'hui, la bouche fermée reste de loin la plus recherchée car plus ancienne et plus élégante. Les Jumeau de la première époque sont rarement signées, car Pierre-François Jumeau était alors simple assembleur. En revanche, une fois la Maison Jumeau devenue porcelainerie, la période de son fils Emile-Louis nous révèle les signatures EJ ou EJA très prisées. Quelques modèles toutefois échappent à cette règle, citons par exemple la « Jumeau Carrier-Belleuse » ou « Jumeau triste » qui ne sera jamais signée à la nuque. Les têtes sont en biscuit pressé jusqu'en 1886 puis en biscuit coulé, technique permettant de gagner beaucoup de temps mais nécessitant une matière plus liquide. Le kaolin liquide est versé dans un moule de plâtre qui absorbe en quelques minutes l'humidité suffisante pour assécher une fine pellicule de quelques millimètres. En retournant le moule, le surplus de kaolin liquide retombe. Puis le démoulage laisse apparaître la tête qu'il faut passer en cuisson à 1300 degrés pour se transformer en porcelaine. La tête passe ensuite entre les mains expertes des décoratrices qui peignent la couleur rose de la peau, les sourcils et les lèvres avec cuisson à chaque étape à 800 degrés. Les yeux donnent vie à la tête ensuite assemblée au corps grâce aux élastiques. La poupée Jumeau ensuite habillée est enfin prête.

Exposition Jouets de France
Du 27 octobre 2012 au 07 avril 2013
Le Colysée
201 Avenue du Colisée
59130 Lambersart






Lambersart (59)